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Cléo : « Pourquoi il y a le réchauffement climatique ? »

mercredi 15 juin 2022, par phil

Planète en surchauffe. rawpixel.com

Benoît Tournadre, Mines ParisTech

Tout commence il y a plus de deux cents ans, en 1776. Un inventeur écossais, James Watt, met au point une invention fabuleuse : la machine à vapeur.

Faire chauffer de l’eau produit de la vapeur. Si tu as une cocotte-minute chez toi, tu sais que quand l’eau dedans bout, la vapeur ne demande qu’à sortir et fait tourner très vite la soupape sur le couvercle. M. Watt a utilisé cette force de la vapeur, non pas pour faire tourner des soupapes mais pour mettre en mouvement les roues des premiers trains ou faire naviguer des bateaux.

Il y avait des revers à cette nouveauté : pour faire la vapeur qui met en action les machines industrielles, on a besoin de chaleur. Énormément de chaleur. Brûler du bois n’en produit pas suffisamment, on a donc utilisé du charbon puis du pétrole, qui en produisent plus.

La différence entre le bois, le charbon et le pétrole, c’est que les deux derniers sont des fossiles : ils proviennent de végétaux et d’animaux ayant vécu il y a des millions d’années.

Brûler ces trois éléments produit un gaz que tu connais peut-être : le CO2, qu’on appelle aussi dioxyde de carbone. Ce CO2 n’apparaît pas par magie : c’est l’une des nombreuses transformations d’un élément essentiel de la vie : le carbone !

La vie du CO2 pendant un an sur Terre. Sous-titres en français à activer dans les réglages.NASA.

Dans la nature, ces transformations sont partout. Les arbres respirent du CO2 et le transforment en bois et en feuilles. Des animaux mangent les feuilles et le bois mort puis meurent à leur tour, ou sont mangés par d’autres animaux. En se décomposant, les animaux morts relâchent dans l’air du CO2, qui sera à nouveau respiré par les plantes. Tout revient à la case départ, c’est pour ça qu’on parle de « cycle du carbone ».

Mais le carbone contenu dans le pétrole et le charbon n’a pas vu l’air libre depuis très longtemps. Après des millions d’années de sommeil, il revient dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone, par les cheminées des usines.

Il y a un peu plus de cent ans, en voyant tous ces dégagements de CO2 dans l’air, le scientifique suédois Svante Arrhenius s’est souvenu des travaux d’anciens chercheurs : le CO2 est un gaz à effet de serre : il réchauffe la planète. Svante s’est dit : « et si tout ce CO2 qu’on rejette restait dans l’atmosphère ? ».

Le chimiste a sorti son carnet, sa plume pour écrire et a commencé ses calculs. Il a estimé que doubler le CO2 de l’air réchaufferait la Terre d’environ 4 °C ! À l’époque, on ne fait pas attention à ces résultats et même Svante considère que quelques degrés de plus ne feraient pas de mal…

Après un siècle d’immenses découvertes sur le climat, on se rend aujourd’hui compte que les résultats de cet ancien chimiste sont sûrement très proches de la réalité. Petite différence : on sait que le CO2 reste dans l’air des milliers d’années. Il y en a même une partie qui y restera plus de 100 000 ans ! D’autres gaz à effet de serre sont aussi émis dans l’air, en grande partie par l’agriculture, et viennent amplifier le réchauffement de la planète.

Climate Challenge : qu’est-ce que le cycle du carbone ?

Ces quelques degrés de plus ne sont pas vraiment une bonne nouvelle : ils font fondre les glaces du Groenland et de l’Antarctique, ce qui pourrait faire monter le niveau de la mer de plusieurs mètres. Ils sont aussi responsables à la fois de plus de sécheresses, de plus d’inondations et menacent la survie de nombreuses espèces vivantes… y compris les humains.

On jette chaque année dans l’air un peu plus de CO2 que l’année précédente. Heureusement, on connaît déjà des solutions pour se passer de ces fossiles. D’abord, limiter tous les déplacements dégageant du CO2 : encourager les déplacements piétons et cyclistes et faire la part belle aux transports en commun électriques, restreindre au strict nécessaire l’utilisation de l’avion et les transports internationaux de marchandises…

On peut aussi s’intéresser au gâchis d’électricité : repenser son accès en termes de bien commun, ou encore rendre les logements plus étanches au froid de l’hiver et à la chaleur de l’été…

Et s’aider scientifiquement entre pays est aussi très malin : chacun a intérêt à ce que le moins de CO2 possible soit rejeté par les autres, alors inutile de garder secrètes ses recettes de panneaux solaires ou d’éoliennes !

L’étendue des solutions possibles n’est limitée que par notre imagination. Il ne reste plus qu’à les choisir et les mettre en œuvre !


Diane Rottner, CC BY-NC-ND

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Benoît Tournadre, Chercheur post-doctoral en sciences du climat et de l’environnement, Mines ParisTech

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.