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Question de dictée

lundi 25 janvier 2021, par phil

La dictée traditionnelle ne constitue pas une activité d’apprentissage. Pour amener les élèves à mieux appréhender l’orthographe, il apparaît indispensable de faire parler les élèves dessus. C’est passer d’une dictée sommative à une dictée formative pour l’élève qui y réinvestit un savoir grammatical appris ou qui réfléchit et découvre des réponses face à des faits ou problèmes grammaticaux.

- 1- Dispositif de la Phrase « dictée du jour » :

Il s’agit de mettre en place une démarche réflexive chez les élèves en les amenant à réfléchir sur les formes. On réalise cette forme de dictée à raison de trois fois dix minutes par semaine. La démarche adoptée s’articule en trois temps :

1) L’enseignant dicte une phrase correspondant à ce qu’il a perçu chez les élèves et qu’il souhaite traiter après coup. 2) L’enseignant écrit au tableau toutes les propositions des élèves. Par exemple, la phrase dictée du jour est : « Les élèves chantent ». Les propositions des élèves sont les suivantes : Les élèvent chante. Les élèves chantes. Durant cette phase, il s’agit d’amener les élèves à échanger et à réfléchir pour choisir la forme qui correspond à la réalité syntaxique de la phrase.

3) A la fin de l’exercice, les élèves recopient la phrase correcte.

- 2- Dispositif de la « dictée sans faute » :

La démarche consiste à choisir un petit texte en fonction d’un point de langue comme prélude à un contrôle d’acquis. La consigne suivante est donnée aux élèves : « Vous écrivez tout ce que je dicte et vous entourez les mots que vous pensez ne pas savoir écrire ». Les élèves peuvent et/ou doivent consulter différents outils (dictionnaires, manuels scolaires…). L’enseignant doit disposer d’une solide culture syntaxique afin de conduire des interviews orthographiques (« Pourquoi écrivez-vous cela ? Pourquoi dites-vous cela ? ») La séance se termine par l’apport de la réponse correspondant à chaque problème soulevé.

- 3- Zoom sur le travail à mener autour d’une phrase problème :

Prenons par exemple la phrase suivante écrite par un élève sous dictée : « Les élève chante ». A l’issue des interactions verbales qui ont lieu avec l’enseignant, il écrit : « Les élèvent chantes. » Entre les deux phases de l’exercice, on peut observer le cheminement cognitif de l’élève :

- dans la première phase, l’élève ne sait pas mettre en relation des mots les uns avec les autres ;

- dans la deuxième phase, il établit des liens, il reste alors à conduire l’élève à comprendre que ces liens obéissent à des règles grammaticales qui structurent le fonctionnement de la langue. Il ne conviendra pas seulement de se corriger mais d’expliquer le pourquoi de la correction, d’amener les élèves à souligner la logique grammaticale qui conduit à telle forme des mots dans telle phrase.

- Cette réflexion étaye des études de cas à développer en situation de formation enseignante à partir des erreurs et difficultés réelles que les enseignants peuvent rapporter de leurs classes.

- 4- Dispositif de la « dictée faite par un élève moyen » :

Cette dictée est faite directement au tableau par l’élève dit « moyen ». Ceci permettant une mise en exergue des difficultés rencontrées dont la classe entière va pouvoir discuter et qui pourra être le prélude à une petite leçon grammaticale.

- 5- Dispositif de la « dictée négociée » :

La démarche à adopter consiste pour l’enseignant à dicter un texte court choisi préalablement, il constitue des groupes de deux ou trois élèves. Dans chaque groupe, les élèves discutent et négocient sur les textes qu’ils ont écrits et… se mettent d’accord sur un seul texte de dictée à remettre à l’enseignant. L’enseignant procède à la correction phrase par phrase et vise à faire réfléchir les élèves et les faire reformuler. A l’issue de cette correction, chaque groupe reprend son texte, il revoit ce qui ne convient pas.

- 6- Dispositif des « ateliers de négociation graphique » :

La démarche adoptée présente deux fonctionnements possibles. L’enseignant constitue des groupes d’élèves homogènes ou hétérogènes. Il dicte quelques phrases à l’ensemble de la classe qui les écrivent sur la partie gauche de leur feuille. Deux fonctionnements peuvent être envisagées :

- ou bien l’on part d’une écriture individuelle qui aboutira à l’écriture d’un seul texte par groupe ;

- ou bien, l’on part des différentes productions individuelles des élèves du groupe, et, dans ce cas, les élèves se concertent immédiatement entre eux pour aboutir à une production commune. Puis, l’enseignant affiche les productions de chaque groupe. Il suscite alors confrontations et discussions sur les graphies différentes. Il centre la discussion sur des points qui posent problème ou sur des points que les élèves choisissent et expriment à leurs camarades. Il conduit les élèves à expliquer leurs choix (les faits de langue) par des règles grammaticales.

- La correction des erreurs provoque chez les élèves un retour sur ce qu’ils ont fait (les erreurs commises) ; ce fonctionnement les oblige à réfléchir et permet à l’enseignant de mesurer ce dont ils sont capables.

- 7- Dispositif des « textes lacunaires » :

L’enseignant a copié un texte en occupant l’espace médian d’une feuille. Ce texte est ensuite « fendu » par le milieu (pliure longitudinale). L’enseignant distribue aux élèves répartis en groupes de travail une partie du texte : à charge pour eux de reconstituer la partie manquante. La reconstitution s’effectue à partir des règles syntaxiques. Le travail d’écriture est fonction des faits de langue : il y a des contraintes linguistiques à respecter.

- 8- Dispositif de la « dictée dialoguée » :

Il s’agit d’une activité qui exige beaucoup de maturité de la part des élèves (à n’envisager qu’à partir du CM1/CM2) En cours de dictée, les élèves peuvent poser des questions à l’enseignant mais sans recourir aux lettres de l’alphabet (ex : « il faut un r ou deux ? »)

- La méthodologie est la suivante :

- lire une phrase
- la relire une seconde fois (les élèves n’écrivent pas, ils ne font qu’écouter – pas de stylo entre les mains)
- demander aux élèves de dire la phrase entendue (travail de mémorisation)
- inviter les élèves à écrire la phrase
- instaurer les échanges entre élèves, des échanges qui doivent porter sur la grammaire de texte ou sur des faits grammaticaux d’une grammaire de phrase.
- Exemple : au lieu de dire « faut-il mettre un « s » ? , les élèves doivent pouvoir déclarer « est-ce au pluriel ? » ; cela oblige les élèves à entrer dans la formulation syntaxique/grammaticale.
- Inviter les élèves à se corriger et à garder une trace de leur travail.

- L’enseignant tend à faire entrer les élèves dans une conceptualisation progressive. Dans cette perspective, il utilise le « nommer » et le « catégoriser » et fait construire une grille de lecture/récriture par les élèves. Il liste les erreurs à partir de leurs différents écrits pour ensuite amener les élèves à les trier et les catégoriser. Cette grille constitue une aide à la correction et permet de recourir à un fonctionnement en tutorat.

- 9 - L’autodictée :

L’objectif premier de cet exercice réside dans la mémorisation. Cependant, remanié, l’exercice peut aider les élèves en grande difficulté à « visualiser » certains mots (cela aurait le mérite d’éviter l’angoisse du mot inconnu).

Voir le livre de Yak Rivais truffé d’erreurs grammaticales à corriger.