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La (nouvelle) corolle lexicale

mercredi 24 février 2021, par phil

La “corolle lexicale” est un outil élaboré par le groupe de recherche INRP « EVA ». C’est un modèle pour organiser la collecte de mots effectuée par les élèves. Cette activité peut s’effectuer en liaison avec plusieurs activités de classe.

- L’ élaboration d’une corolle s’effectue à partir de mots ou de thèmes structurant sémantiquement un texte lu. Ou bien, à partir d’une étude spécifique effectuée en classe dans un domaine précis. Il s’agit donc de valoriser un texte de lecture ou de se servir d’une leçon comme support pour enrichir le vocabulaire.

- Il est ainsi permis la découverte d’ une extension lexicale du mot, sa polysémie ; de comprendre une organisation du lexique,
- Élaborer une corolle lexicale, c’est faire raisonner les élèves sur des textes écrits en se centrant sur divers champs lexicaux, c’est opérer des regroupements, des catégorisations.
- La corolle est un outil d’apprentissage. Ce dispositif convoque une exploration d’un mot dans toutes les directions d’étude possible.
- C’est une investigation menée en classe, afin de découvrir les fonctionnements du vocabulaire, de multiplier les points de vue autour d’un mot.
- Chercher à garnir les pétales offre la possibilité de clarifier les relations d’homonymie, synonymie, antonymie, hyperonomye (les mots génériques, les mots étiquettes).... Il se construit un ensemble de connaissances sur le lexique, un matériau en vue d’une création poétique ou de jeux de création verbale (par exemple l’ogre/l’orgue de barbarie), en vue de productions d’écrits où l’imaginaire est appelé, la création de mots mais aussi surtout l’emploi de mots riches en nuances et possibilités d’interprétation.

- Le laboratoire lexical, autour de la corolle

- Proposer aux élèves un thème de recherche lexicale (d’après une lecture suivie ou une leçon dans une discipline donnée)
- Distribuer aux élèves des marguerites aux nombreuses pétales vides, leur indiquer qu’ils pourront rajouter autant de pétales qu’ils le souhaitent (procédure de « visualisation et mémoire des recherches »),
- Par groupe de 4 (5 groupes dans la classe au maximum), leur demander de rechercher l’ensemble de mots auxquels le thème choisi leur fait penser (procédure de « brainstorming »), les lister sur des feuilles à part.
- Demander aux élèves de rassembler ces mots par catégories (ou familles) dont ils choisissent le critère de rassemblement,
- Écrire ces mots sur les pétales et le nom de la catégorie (le critère) au centre de la pétale,
- Demander aux élèves de venir lire les mots trouvés et expliciter les raisons de leur regroupement (procédure de restitution et d’explicitation : Comment ont-ils réalisé leur corolle ? Quel est le critère ? Est-il valide ?),
- Discussion avec la classe sur la pertinence de la catégorisation et sur les mots affichés, explicitations lexicales nécessaires, recherches des élèves dans des dictionnaires (procédure de validation et d’échanges collectifs),
- Chaque groupe vient exposer sa corolle lexicale et justifie son regroupement ,
- Au final, des recoupements sont effectués afin de déterminer la corolle lexicale de la classe sur le thème donné qui restera affiché au mur (procédure d’institutionnalisation)

- En conclusion :

Deux objectifs : travailler la langue d’un auteur, ou travailler la langue de l’enseignant. Dans les deux cas, il s’agit d’une langue partagée par tous les élèves de la classe. C’est une langue chargée d’un vécu collectif... La mobilisation lexicale visualisée dans la corolle révèle une activité linguistique que les élèves pourront s’autoriser à réinvestir dans des situations d’écriture, à déployer en production d’écrit... La corolle lexicale donne à observer l’étendue d’un champ lexical, à observer la fluidité du langage selon les registres de vocabulaire, elle permet de comprendre une transversalité des mots au travers des disciplines, des écrits, des réseaux sémantiques. Ce dispositif s’inscrit pleinement dans une perspective de maîtrise de la langue dans toutes les disciplines.


- La corolle lexicale est né de la nécessité d’ordonner l’exploration autour d’un mot : qu’il s’agisse d’un travail de vocabulaire visant à enrichir, préciser, structurer ou d’une recherche de matériaux pour la création poétique. C’est un outil pour les maîtres, du moins dans la présentation qui est donnée ici ; la corolle peut aussi devenir un outil pour les élèves, mais au terme d’un travail progressif, dont elle peut constituer la synthèse : et dans ce cas, tous les pétales ne sont pas également garnis.

- Constitution de la corolle : Au centre : le mot, avec toutes ses dimensions potentielles ; sa forme (signifié oral et graphique), son sens (signifié dénoté, mais aussi connoté), son histoire, son statut social…Les divers pétales rayonnant autour du cœur, invitent à des explorations de nature et d’ampleur variées. C’est ainsi que l’on retrouvera des rubriques relevant de branches classiques de la lexicographie (étymologie, champ lexical et analogique, champ sémantique…), d’autres relevant de la sémiologie et de la mythologie, d’autres proches de la syntaxe (traits syntaxiques et lexicaux…), d’autres ouverts sur les multiples dimensions de la culture (le pétale en bas à droite, qui n’est en fait qu’un catalogue renvoyant à des dossiers) ; enfin, la dimension individuelle prend toute sa place, avec la recherche de mots connotés.

- A quoi peut servir la corolle ? Rappelons- le : il s’agit d’un outil pour le maître ; une sorte de réservoir d’idées…mais les élèves peuvent, eux aussi, s’en emparer parfois.

- Découvrir les fonctionnements du vocabulaire Les pétales ne sont pas simples accumulations, ils sont organisation du lexique. On peut chercher à les garnir, et cela conduit à choisir les démarches et les outils appropriés. Par exemple les dictionnaires de langue généraux, ou spécialisés que sont le Dictionnaire du français contemporain, Lexis, ou les dictionnaires de mots et expressions…
- On peut aussi clarifier les notions d’homonymie, synonymie, antonymie…qui parfois ne concernent pas les mêmes pétales.
- On peut enfin synthétiser les connaissances que l’on a construites sur le lexique.
- Constituer un matériau en vue de la création poétique Certains pétales sont, à cet égard, particulièrement riches : ils peuvent devenir des réservoirs de mots ou d’expressions :
- le champ lexical et analogique
- les connotations
- les mots de la famille, séries dérivationnelles et analogiques
- les mots qui se ressemblent (homonymes, paronymes, mots qui riment…)
- les expressions et locutions
- les proverbes et dictons
- Fournir des occasions de jeux de création verbale A côté du lexique ayant droit de citer dans les dictionnaires peuvent naître des mots en liberté, enfants naturels de la fantaisie (et d’un minimum de connaissances) ; on peut ainsi inventer :
- des dérivés : machinophobe, machinomane
- des composés : oiseau-machine, papillon-machine…
- des expressions : en avoir par-dessus la machine, n’avoir plus sa machine à soi…
- des proverbes : une machine ne fait pas le printemps, etc…

- Tous ces termes fantaisistes peuvent être le noyau de créations parodiques (faux articles de dictionnaires, petits récits, petits textes explicatifs…).


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