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Éduquer contre le racisme

lundi 1er mars 2021, par phil

- L’éducation à la tolérance, et particulièrement l’éducation aux droits de la personne, visent à développer chez les jeunes des attitudes et des habiletés qui leur permettront de démontrer une plus grande ouverture d’esprit, de la tolérance pour autrui et une plus grande facilité à résoudre les conflits à l’école, dans leur communauté, leur pays et sur la scène internationale.

- La tolérance, la défense des droits de la personne et les relations civiques harmonieuses n’existent que dans les sociétés qui savent les cultiver constamment. Cette condition n’est pas un acquis, elle s’enracine entre autres grâce à des programmes de sensibilisation qui en font la promotion.

- Si la tolérance est une condition recherchée ou appréciée par une société, l’attitude sera également appréciée et considérée comme une qualité socialement souhaitable. C’est pourquoi l’éducation à la tolérance et aux droits de la personne cherche à promouvoir des valeurs, des croyances et des attitudes qui encouragent tous à protéger leurs propres droits et aussi ceux des autres.

- Chaîne d’esclaves au Sénégal. Gravure de 1814, bibliothèque de l’Arsenal École, collège, lycée

Deux textes, la Déclaration universelle des droits de l’homme (10 décembre 1948), article premier, 1er alinéa, et la Convention internationale des droits de l’enfant (20 novembre 1989), article 2, peuvent être expliqués, commentés, illustrés dès l’école primaire. Ils montrent l’existence de valeurs communes à de nombreux pays, par exemple la défense de la dignité humaine, les principes de justice et d’égalité, la tolérance, le refus des discriminations, les libertés, les droits et les devoirs des citoyens…Au collège et au lycée, on lira et on commentera l’article 2 de la Constitution de 1958 ainsi que des extraits des lois françaises contre le racisme : notamment la loi du 1er juillet 1972 qui permet de réprimer le refus de vente d’un appartement ou le refus d’embauche pour des raisons raciales ou religieuses ; les lois Auroux de 1982 interdisant de sanctionner ou de licencier un salarié « en raison de son origine » ; ou la loi du 13 juillet 1990 relative au délit de négation publique des crimes contre l’humanité commis par les nazis.

- Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ?… École, collège, lycée Un répertoire de gènes identique, une origine commune, sans doute aussi une langue commune d’où dérivent les six mille langues parlées aujourd’hui, tel est le portrait que la paléontologie, la génétique ou la linguistique, parmi d’autres disciplines, dressent de nos ancêtres. On se demandera pourquoi le racisme persiste, alors que les données scientifiques nous montrent qu’il y a autant de races que d’individus. On pourra rappeler cette phrase de Jean Benoist, anthropologue : « Tout être humain est membre à part entière d’un « club humanité » qui donne des droits égaux à tous ses membres. » On réfléchira tout à la fois aux causes du racisme : peur de l’autre, préjugés, généralisations qui aboutissent à des attitudes simplificatrices et réductrices, et aux moyens de le faire reculer : plus de justice sociale, moins de chômage et de misère, une éducation antiraciste dont chacun, à son niveau, est partie prenante.

- Le point sur...
- Apartheid : la ségrégation totale des races fut mise en oeuvre dans la vie quotidienne jusque dans les moindres détails. Collège, lycée Pour faire le tour de la question, voici une liste, non exhaustive, de sujets d’exposés, avec recherche de documents (textes et photos) à la clé. Dans chaque cas, on expliquera le vocabulaire propre à l’événement traité, on mettra l’accent sur son contexte historique et économique et on décrira le rôle des mouvements de lutte, de libération, de résistance (là encore, les définitions ont leur importance).

- Table ronde Collège, lycée On organisera un débat avec pour point de départ l’une des définitions suivantes, ou bien les trois, en les rapprochant : celle du généticien Albert Jacquard : « Le raciste, c’est celui qui n’a pas confiance en lui-même » ; celle de l’écrivain Tahar Ben Jelloun : « Le racisme est un cortège de malheurs » ; et le slogan : « Le raciste est quelqu’un qui se trompe de colère. » Au cours de la discussion, on ne perdra jamais de vue les valeurs de référence que sont le refus des discriminations, l’égalité, la tolérance, la dignité de la personne ou la solidarité.



Moi raciste ? brochure destinée aux écoles et collèges

L’Union européenne entend combattre les discriminations fondées sur le sexe, la race, l’origine ethnique, la religion et la croyance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle. On a réuni ici à l’intention des enseignants et des jeunes un ensemble de gags et de documents utiles pour stimuler la réflexion et la discussion sur le racisme.

TÉLÉCHARGEMENT POUR LA CLASSE
- Selon une enquête effectuée à l’échelle de l’Union européenne au printemps 1997, le racisme et la xénophobie atteignent un niveau inquiétant dans les États membres : près de 33 % des personnes interrogées se déclarent ouvertement « assez racistes » ou « très racistes ».
- Les personnes qui se déclarent racistes sont, plus que d’autres, insatisfaites de leur situation personnelle. Elles ont peur du chômage, craignent l’avenir et n’ont pas confiance dans le bon fonctionnement des institutions et de la classe politique de leur pays ; de même, elles sont plus nombreuses à approuver les stéréotypes négatifs qualifiant les immigrés et les minorités.
- Un grand nombre de personnes se déclarant racistes sont en réalité xénophobes : les « minorités » qui sont l’objet de sentiments racistes dans chaque pays varient en fonction de l’histoire coloniale et migratoire du pays en question et de l’arrivée récente de réfugiés.
- Les résultats de l’enquête montrent la complexité du phénomène raciste. Les sentiments de racisme coexistent avec un fort attachement au système démocratique et au respect des libertés et des droits fondamentaux. La majorité des personnes interrogées estiment que la société doit être intégratrice et accorder l’égalité des droits à tous ses citoyens, y compris aux immigrés et à ceux qui appartiennent aux groupes minoritaires.
- Les opinions sont plus divisées lorsqu’on demande si tous les membres des minorités doivent bénéficier de ces droits en toutes circonstances. Beaucoup s’accordent pour limiter les droits de ceux considérés comme faisant partie de groupes « à problèmes », c’est-à-dire les immigrés en situation irrégulière dans l’Union européenne, les auteurs de délits et les chômeurs.
- Les personnes interrogées considèrent que les institutions européennes devraient jouer un rôle plus important dans la lutte contre le racisme.

- DÉCLARATION d’INTENTION de la commission européenne :

- Considérant que le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme sont contraires aux droits fondamentaux mentionnés dans le droit communautaire, reconnus dans les déclarations et les instruments internationaux, et qu’ils résultent des traditions constitutionnelles ; considérant la présence continue du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme dans l’ensemble de l’Europe, qui lancent un défi important à nos sociétés et qui demandent la mobilisation de tous les partenaires pour combattre ces phénomènes ; considérant que le Conseil et les États membres ont reconnu ce défi lorsqu’ils ont proclamé 1997 Année européenne contre le racisme,

- Nous, soussignés, affirmons :

- le droit fondamental de toute personne à vivre sans discrimination ou harcèlement sur la base de la race, de la couleur, de la religion ou de l’origine nationale ou ethnique ;
- la nécessité de construire des partenariats afin de s’unir dans la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme.

Nous, soussignés, nous engageons :
- à renforcer notre action visant à combattre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme dans tous les secteurs de la vie, utilisant tous les moyens et toutes les ressources disponibles ;
- à coopérer à cet effet avec tous les partenaires concernés ;
- à introduire, à stimuler et à promouvoir la diffusion des bonnes pratiques et expériences ;
- à promouvoir des mesures appropriées, y compris des codes de conduite européens et nationaux. Nous, soussignés, avons l’intention :
- de participer activement à l’Année européenne contre le racisme ;
- de participer activement à la mobilisation européenne lancée par l’Année européenne contre le racisme. Nous invitons les institutions européennes, les pouvoirs publics, les organisations privées et les citoyens, aux niveaux tant européen que national et local, à contribuer à la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme, dans la vie quotidienne, à l’école, sur le lieu de travail et dans les médias. Wim Kok José María,Premier ministre des Pays-Bas, Président en exercice du conseil Jacques Santer, Président de la Commission européenne Gil-Robles Gil Delgado, Président du Parlement européen

- JETER DES PONTS ENTRE LES CULTURES

Aujourd’hui, l’un des plus grands défis auquel les sociétés européennes doivent faire face est de se développer en intégrant le mélange croissant de groupes culturels. Les politiques se sont développées autour de concepts, de valeurs et de modèles considérés comme la norme par la culture dominante. Résultat : en insistant sur les similarités et l’homogénéité, on contribue à renforcer le sentiment d’exclusion de ceux qui n’ont pas leur place dans cette définition. Le terme culture est défini ici dans son sens le plus large : il dépasse les définitions ethniques ou nationales pour inclure des facteurs tels que le genre, l’éducation, l’origine sociale et la religion. Selon Hofstede (1), la culture peut être définie comme « la programmation collective de l’esprit qui distingue les membres d’un groupe social d’un autre ». Cette programmation commence dès la naissance et se prolonge jusqu’à l’âge adulte. Elle a lieu en famille, à l’école et au travail. C’est une série de valeurs communes, de croyances et d’attitudes qui façonnent la culture d’un groupe, qui sont apprises dès le plus jeune âge et qui travaillent sur les plans du conscient et de l’inconscient. Elles prennent la forme de structures de pouvoir, d’institutions et de pratiques sociales. Ce sont ces processus qui différencient un groupe et le rendent spécifique. Ils donnent aux individus un sens d’appartenance et leur offrent un point de repère. Les gens qui sont similaires de par leur appartenance au groupe ont plus facilement confiance en eux. Plus la différence est importante, plus la méfiance est grande, et plus difficile est la recherche d’un terrain d’entente. Cela s’applique autant à la vie privée qu’à la vie professionnelle. Lutter contre le racisme nécessite un examen de soi. Le racisme d’aujourd’hui est passé d’actes manifestes à des manifestations plus subtiles et dissimulées fondées sur le rejet de la différence. Il comprend un système caché d’exclusion qui divise ceux qui font partie et ceux qui ne font pas partie du groupe. (1) Hofstede, G., Cultures Consequence, 1980, Sage Publications, London.

- ÉTAPES DE LA COMMUNICATION INTERCULTURELLE

- Étape n° 1
- État qui consiste à ignorer les différences, représenté par des attitudes du type : « notre façon de faire est la meilleure ».
- Étape n° 2
- État de conscience de la différence atteint grâce au contact interculturel, à la communication et à l’observation : « les autres ont des façons de faire différentes ».
- Étape n° 3
- État de tolérance qui respecte sans attacher de jugement de valeur : « ils sont différents ».
- Étape n° 4
- État qui consiste à accepter, à mettre en valeur et à utiliser positivement la différence : « laissez-nous travailler ensemble de manière commune et enrichissante ».

Post-Scriptum
(c) Commission européenne, 1999.