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Comment analyser une oeuvre d’art

dimanche 24 janvier 2021, par phil

Le texte qui suit est extrait d’un travail d’un collectif d’IA IPR mis en ligne sur le site de l’académie de Reims. Il permet de saisir les enjeux didactiques d’une nouvelle approche des arts en élémentaire et au secondaire. Il permet d’élaborer sa propre fiche d’analyse d’oeuvres artistiques (plastiques), dont nous mentionnons quelques liens au bas de la page.

DOCUMENT POUR ETAYER LES APPROCHES DE L’OEUVRE POUR LES ELEVES :

- ÊTRE CAPABLE DE VOIR ET DE COMPRENDRE UNE ŒUVRE À PARTIR DE SA REPRODUCTION

- Premier constat : Ce que je vois (et qui saute aux yeux) :Qu’est-ce qui est mis sous mon regard ?

- Une image en couleur sur papier. L’ai-je déjà vue ? En reproduction ou de visu ? En ai-je vu une reproduction en noir el blanc et/ou en couleurs ? Celle-ci me paraît-elle fidèle à l’original ? Quelle est la nature de cette œuvre ? Peinture - Sculpture - Assemblage - Installation - Dessin - Collage...œuvre composite ? Est-elle présentée en totalité ou partiellement ? Dans quel environnement ? Comporte-t-elle un cadre ? Quelles indications sont-elles fournies ?(Légende) : Son format, son titre, sa datation, la technique ou le procédé utilisés...

- Inventaire raisonné : Ce que je perçois : Comment est-ce fait ? Pourquoi ? Qu’est-ce que j’en comprends ?
- Est-ce une ébauche, une esquisse, une maquette, une œuvre achevée ? Sa matière (et les matériaux qui la constituent) sont-ils apparents ? Quels sont ses composants plastiques ? S’agit-il d’une composition, d’une organisation d’éléments homogènes ou non, d’une œuvre aléatoire, d’une œuvre éphémère... S’il s’agit d’une peinture : Quel est son degré d’iconicité (l’œuvre "fait-elle" ou non image.) Quels en sont les rythmes principaux, quel est le rapport Fond/Forme en quantité et en qualité ? Perçoit-on les effets de transparence, de fluidité, d’épaisseur, de recouvrement, d’opacité, d’effacement… Quels sont les choix chromatiques, la dominante, le registre de valeurs, la lumière (éclairage ou lumière suggérée), l’organisation de I’espace, les bordures, le traitement proprement dit (touche, aplats, modelé, modulations), la gestualité apparente ou non, le dessin (cernes ou sertis, ou absence de graphisme) ? S’il s’agit d’une œuvre tridimensionnelle : la photographie se présente-t-elle sur un fond neutre ou non ? Rapport des vides et des pleins, texture... Y a-t-il un socle ? L’œuvre est-elle montrée dans un espace spécifique, in situ, intégrée à un monument ou I’ornant ? A-t-elle une fonction, in situ, dans son contexte muséal… ? Le titre de l’œuvre et la relation Titre/Sujet. Les effets produits sur le spectateur. Comment sont-ils obtenus ?

- Mise en perspective : Ce que je sais : (connaissances culturelles et hypothèses)

- Dans quelle période historique s’inscrit l’œuvre ? Dans quel courant ou mouvement artistique ? Dans quelle période de l’œuvre peint, sculpté, gravé… de l’artiste ? A quoi renvoie-t-elle ? Les sources, les prolongements... Si l’œuvre est en relation étroite avec la thématique du programme de Terminale : le Corps est-il ici représenté, présenté ? Quelle est la problématique générale de l’œuvre, celle plus spécifique à l’artiste ? Quelle interprétation raisonnée puis-je en faire ?Quels liens peut-on tisser avec des créations analogues, avec des modes de production différents, voire ceux d’une autre époque ?

- ÊTRE CAPABLE DE TÉMOIGNER , PAR UN ÉCRIT STRUCTURÉ, D’UN REGARD SENSIBLE ET INFORMÉ.

- Mise en forme du témoignage écrit :
- Plan, rédaction, vocabulaire spécifique, syntaxe juste, croquis. Se souvenir que la partie de l’épreuve du baccalauréat consacrée à l’analyse d’œuvre se présente comme une invitation à une présentation sensible et raisonnée des éléments constitutifs d’une oeuvre singulière et non comme une réponse à un sujet de dissertation. Il ne s’agit donc pas d’ajouter des pages aux pages, de multiplier les informations, encore moins de les répéter mais d’organiser sa réponse de façon concise et précise. L’écrit doit être structuré à partir de la découverte de l’œuvre elle-même. Un vocabulaire précis et spécifique rend inutiles de longs développements. Une interprétation personnelle peut conclure l’analyse à condition d’en argumenter le propos et de le relier au contexte artistique et historique. Des croquis ou schémas sont utiles s’ils ne redoublent pas ce qui est écrit mais apportent un contrepoint ou un soutien visuels pertinents.

DOCUMENTS DE REFLEXION ET D’EVALUATION A L’USAGE DES ENSEIGNANTS :

- Qu’apporte l’analyse d’œuvre à l’élève, à quoi lui sert-elle ? Avant tout, à comprendre la singularité plastique de l’œuvre, à en saisir les éléments formels et les intentions, à les nommer et les situer dans le champ artistique et dans le champ historique.
- Mais au-delà, l’analyse de l’œuvre doit être étroitement liée à la recherche que l’élève engage dans la Pratique, notamment lorsqu’il réfléchit à son propre travail pour le situer dans le champ artistique.
- Lorsque l’élève cherche les références les plus appropriées à la démarche dont va rendre compte son dossier, il se doit de procéder à l’analyse de ces œuvres de référence, faute de quoi ses choix pourraient n’être qu’illustratifs, ce que les jurys appellent "des références plaquées".
- Dans ce processus d’analyse, l’élève a l’occasion d’apprendre à mieux voir, regarder, observer, repérer, mettre en relation les éléments constitutifs d’une production (que ce soit la sienne ou celle d’un artiste) de façon à en comprendre le sens. Ainsi la mise en œuvre d’un questionnement méthodique et rigoureux devrait permettre à l’élève de développer des compétences à un double niveau : d’une part, être capable d’identifier, de mettre à distance, de comprendre sa propre pratique, comme il le fait pour une œuvre d’artiste ; d’autre part et parallèlement, être capable de repérer ce qui dans le champ artistique fait écho avec cette pratique en se situant plutôt du côté de ce qui fait sens que du côté de ce qui fait image, de manière formelle ou illustrative.
- Ces opérations de relevés et de repérages doivent permettre au bout du compte de mieux comprendre la démarche de création qui est en jeu, afin d’approcher au plus près le sens dont l’œuvre est porteuse et dont le spectateur est le témoin ou éventuellement le participant.

C’est pourquoi on pourrait faire porter la préparation de l’épreuve et l’évaluation de I’analyse d’œuvre sur les points suivants qui traversent 3 grandes catégories : Voir - Questionner - Démontrer :

- Somme toute, Analyser une oeuvre, c’est être capable de :

- A/ Décrire Voir, regarder, observer, repérer un certain nombre de composants plastiques que l’on va ensuite savoir identifier, nommer en termes précis.

- B/ Mettre en relation, déduire L’observation et la description ne peuvent à elles seules construire une analyse. Pour qu’il y ait véritablement analyse, il importe que le relevé des différents signifiants plastiques soit articulé à leur signifié, au sens qu’ils génèrent de façon à mettre en évidence une problématique liée à l’œuvre dont il est question.

- C/ Savoir situer Situer l’œuvre dans son contexte historique, la positionner éventuellement dans l’évolution de la démarche de l’artiste ainsi que dans un développement chronologique plus large (préfiguration d’un mouvement artistique ou prolongements, etc.).

- D/ Savoir argumenter par des moyens visuels L’élaboration de croquis peut étayer l’argumentation ou la description. Ces schémas ne doivent cependant pas constituer un discours inutilement redondant : ils sont un contrepoint, un appui, par rapport au discours écrit.

- Grille de compétences, suite de l’article ici

- Grille d’analyse d’œuvre Académie Nancy-Metz

- Vous trouverez en téléchargement ici une grille d’analyse (grille enseignant et grille vierge) proposée par Geneviève Nouailler, CPAP, circonscription de Bollène, académie d’Aix-Marseille.

- Grille d’analyse d’une oeuvre

- Grille vierge

Post-Scriptum
Source : http://www.ac-reims.fr/datice/artsp...