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Définition de la pédagogie générale

samedi 30 janvier 2021, par phil

La pédagogie est l’art d’éduquer. Le terme désigne les méthodes et pratiques d’enseignement et d’éducation ainsi que toutes les qualités requises pour transmettre un savoir quelconque.

Avertissement Il est à noter que dans ces lignes, le concept de pédagogie, revêt un caractère particulier :
- d’une part, les propos tenus et les approches décrites concernent surtout des approches occidentales ( essentiellement nord-américaines et européennes) et qu’évidemment la pédagogie ne se limite pas à ce concept culturel et géopolitique d’Occident. Il en existe donc d’autres. Pour ne citer que deux pays, ayant à eux seuls, plus 1/4 des enfants du monde, l’Inde et ses enseignements millénaires , ( Même de manière plus contemporaine, pensons ici aux apports de Jiddu Krishnamurti) et de "son éducation à la connaissance de soi") ou la Chine et ses traditions, ne sont pas pour l’instant représentées dans ces pages. - d’autre part que le concept de pédagogie dont il est question ici, trouve son origine dans l’histoire globale de l’humanité et de son apprentissage. Pensons ici, même au plus lointain, à la taille des silex et à la transmission des techniques liéés à sa taille - pour ne prendre qu’une exemple de transmission technique-. Et qu’évidemment, la pédagogie ne va pas naître en occident, en Grèce autour du 5 éme siècle avant notre Ere. Cette histoire globale de la pédagogie n’est pas non plus représentée, pour l’instant, dans ces pages. C’est donc dans cette acception, courante en occident, qu’il faut entendre le concept de pédagogie développé ici.

Origine du terme de pédagogie dérive du grec παιδαγωγία, de παιδός (/’paɪdɔs/) « l’enfant » et ἄγω (/’a.gɔ/)« conduire, mener, accompagner, élever ». Dans l’antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l’enfant à l’école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. La pédagogie est un mot remontant à 1495, d’après le dictionnaire le Robert. L’Académie française l’admet depuis 1762.

Au début du XXe siècle, la science de l’éducation désignait la pédagogie. Aujourd’hui, l’expression s’emploie au pluriel : les sciences de l’éducation s’étudient en empruntant à plusieurs disciplines des sciences humaines (sociologie, psychologie, biologie, économie, philosophie, etc.).

Histoire

L’humanisme de la Renaissance voit naître quelques précurseurs de la pédagogie. En France Rabelais propose un idéal du dépassement de soi. Il décrit à la fin de Gargantua une abbaye utopique, l’abbaye de Thélème. Rabelais, moine de son état, connaît bien la vie monacale, et dans la description de cette abbaye fictive il expose son idée d’une abbaye humaniste où de beaux jeunes gens, des deux sexes, viendraient étudier dans un cadre de vie idéal. L’accent est alors mis sur l’aspect moral, plutôt que religieux. On réaffirme l’importance de l’éducation physique.

A la même époque, Ignace de Loyola donne à l’ordre qu’il fonde une vocation d’enseignement sur la base du nouveau programme d’enseignement, le Ratio Studiorum. Les collèges qui seront ouverts par les Jésuites en Italie, en France ( collège de Clermont à Paris, collège de La Flèche, où Descartes fera ses études, collège de Mauriac et de Billom en Auvergne, etc..), puis progressivement dans toute l’Europe, seront le modèle de l’enseignement secondaire des lycées du XIXe siècle.

Pour le tchèque Comenius, la pédagogie doit être utile et pour tous.

Au XVIIe siècle, Jean-Baptiste de La Salle fonde un ordre laïc pour enseigner gratuitement dans les écoles de village. Il rédige pour les maîtres un traité de civilité à l’usage des enfants des deux sexes, et un programme d’études, la Conduite des écoles chrétiennes, qui servira de base à l’organisation de l’enseignement primaire jusqu’au début du XXe siècle.

Au XVIIIe siècle, on revient contre l’enfermement. On veut former les jeunes au monde contemporain.

Les théories de Rousseau En 1762, Rousseau écrit Émile ou De l’éducation. Le sujet en est « l’art de former les hommes » (préface).

Rousseau énonce dans cette œuvre son principe : « l’enfant naît bon et c’est la société qui le corrompt ». Selon lui, il est nécessaire que l’enfant ait envie d’apprendre et qu’il ait connaissance d’un métier manuel, chose très rare chez les nobles de cette époque.

En Suisse, Johann Heinrich Pestalozzi s’inspire de ces théories pour fonder son école. Il souhaite aider l’enfant dans la vie réelle, mais en la différenciant suivant les classes sociales. Pour lui, la famille est le meilleur milieu éducatif.

L’ouvrage est condamné par le Parlement, en particulier à cause de la Profession de foi du vicaire savoyard. Ce programme pédagogique idéal offre une vision novatrice de l’enfance

XIXe siècle :

En Allemagne : Paul Natorp et Georg Kerschensteiner. Chaque individu doit se former à une fonction déterminée. La communauté doit développer la solidarité, l’instruction civique le respect de l’autorité, et le sentiment patriotique.

En Angleterre : Robert Owen. Le choix des professeurs se fait sur leur capacité à éveiller la curiosité des enfants, leur patience, leur amour de l’enfant. [1]

XXe siècle : Au XXe siècle, la notion de pédagogie change. La pédagogie devient une pratique, un ensemble de méthodes. Les pédagogues s’efforcent d’utiliser des éléments de psychologie, c’est notamment l’éclosion du mouvement de l’éducation nouvelle qui considère l’éducation comme un acte global de construction de la personne et non comme une simple retransmission de connaissances.

En Europe occidentale, on prend en compte l’enfant. En URSS, c’est la dimension sociale.

Aux États-Unis, avec John Dewey, elle est pragmatique, expérimentale, volontariste et socialisante.

La médecine vient aider la pédagogie. Maria Montessori, à Rome, crée la méthode portant son nom pour influencer la psychologie sensori-motrice des écoles maternelles.

En France, l’inspecteur Roger Cousinet, avec une méthode de travail libre par groupes, cherche à établir un climat de confiance et de compréhension réciproque. Célestin Freinet est un autre acteur important de l’évolution des pratiques pédagogiques françaises, mais l’engagement Libertaire de ces travaux leur ont longtemps empêché une reconnaissance officielle.

De nos jours, le sens de pédagogie renvoie davantage à la manière dont va se faire la formation d’un enfant qu’au contenu proprement dit de cette formation.

Il s’agit tantôt des processus mis en œuvre dans l’acquisition de connaissances, tantôt de l’attitude et de l’action du pédagogue, de celui qui accompagne. C’est à partir de ces conceptions que se comprennent et se classent les différents courants de pédagogies. En ce sens, il s’agit des techniques mises en œuvre dans une action formative ou d’enseignement. Le mot technique englobant ici l’usage que le pédagogue fait de son premier outil : lui-même.

À partir de là, les principales voies qui s’ouvrent à l’élaboration d’une pédagogie sont de distinguer les savoirs instruits à un élève des savoirs construits par une personne. Les savoirs instruits sont reliés à la notion d’enseignement, alors que les savoirs construits font appel à l’autonomie de l’enfant.

En ce sens, la pédagogie n’est pas uniquement l’œuvre de l’enseignant. Elle serait plutôt l’ensemble des moyens – consciemment mis en œuvre ou non – de la communauté éducative - les co-éducateurs. Ainsi, la famille, l’école, les centres de loisirs, les clubs, sont autant de sphères où l’enfant fréquente des « pédagogues ». C’est le débat qu’a lancé l’équipe des « Carrefours de l’éducation », à Perpignan, en octobre 2003.

Différentes approches :

Les approches en pédagogie peuvent être classées de multiples façon. On nomme cela une taxonomie, en référence aux approches des biologistes classant les êtres vivants. Chaque approche porte un nom. Un nom renvoyant à sa nature, le nom de son fondateur, l’influence d’origine ( philosophie, science, psychologie etc.), la centration ( centré sur l’"apprenant", la méthode, le pédagogue).Chaque pédagogie ayant ses critéres, définir une taxonomie des pédagogies est déja en soi un choix pédagogique. Dans ces lignes les lecteurs trouveront, quelques approches pédagogiques existantes. On pourrait même prétendre qu’il y a autant de pédagogie que de pédagogue. L’intéret est, dans ces lignes, de proposer, un panorama de la pédagogie, de ce qui se fait, sans pour autant primer telle ou telle approche. Le lecteur intéssé par tel ou tel approche pourra alors affiner sa recherche dans les articles détaillés.

La pédagogie traditionnelle La pédagogie traditionnelle est celle du modèle transmissif. Sur le triangle pédagogique de Jean Houssaye elle se situe du côté du savoir, elle privilégie ainsi la démarche didactique de l’enseignant. Le terme de pédagogie traditionnelle est employé par ceux qui souhaitent s’en démarquer. On oppose alors la pédagogie traditionnelle à l’éducation nouvelle ou moderne. La pédagogie traditionnelle est celle du savoir, du modèle, de l’autorité, de l’effort, de l’individualisme et de la sanction.

La pédagogie différenciée La pédagogie différenciée part du constat que dans une classe, un professeur doit enseigner à des élèves ou des étudiants ayant des capacités et des modes d’apprentissages très différents. Elle tente de donner une réponse à cette hétérogénéité des classes par des pratiques adaptant à chaque élève les programmes d’études, l’enseignement et le milieu scolaire. Bien souvent, l’enseignant ne va plus être le centre de la classe mais va mettre l’enfant ou l’activité comme intérêt central. De plus, ces pédagogies ont souvent pour but le développement personnel de l’enfant.

La pédagogie active La pédagogie active a pour objectif de rendre l’apprenant acteur de ses apprentissages, afin qu’il construise ses savoirs à travers des situations de recherche. La pédagogie active se réfère historiquement à Adolphe Ferrière qui, au début du XXe siècle, a été parmi les premiers à utiliser l’appellation école active dans ses publications. Elle est une des bases du courant d’éducation nouvelle.

Freinet écrivait en 1964 dans ses invariants pédagogiques : « La voie normale de l’acquisition n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus essentiel de l’Ecole, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ». « Les acquisitions ne se font pas comme l’on croit parfois, par l’étude des règles et des lois, mais par l’expérience. Étudier d’abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c’est placer la charrue devant les bœufs. » Des pédagogues comme Freinet ont défendu une pédagogie autre que celle de la transmission.

Aujourd’hui, on a tendance à classer abusivement sous l’expression méthodes actives toutes les méthodes qui impliquent réellement l’élève par des exercices ou des mises en situation.

La pédagogie de projet La pédagogie de projet fait passer des apprentissages à travers la réalisation d’une production concrète. Le projet peut être individuel (exposé, maquette) ou collectif (organisation d’une fête, voyage, spectacle). C’est une "entreprise qui permet à un collectif d’élèves de réaliser une production concrète, socialisable, en intégrant des savoirs nouveaux."

La pédagogie Steiner-Waldorf [modifier] Article détaillé : pédagogie Steiner-Waldorf.

La pédagogie Steiner-Waldorf, basée sur les théories éducatives de Rudolf Steiner, est une des applications les plus connues de l’anthroposophie fondée par celui-ci. Cette pédagogie est pratiquée dans les écoles Steiner, écoles privées qui comptent environ 1 000 sites dans le monde, majoritairement en Europe et en Amérique du Nord, dont environ 200 sites en Allemagne. Elles sont aussi connues sous le nom d’écoles Waldorf. Ces écoles cherchent à équilibrer les matières intellectuelles avec les matières artistiques et manuelles en suivant l’évolution de l’enfant.

La pédagogie Montessori La pédagogie Montessori, créée en 1907 par Maria Montessori, est une méthode d’éducation dite ouverte, par rapport aux méthodes dites fermées ou traditionnelles, telle que l’enseignement mutuel. Sa pédagogie repose sur l’observation de l’enfant qui amène l’éducateur à poser les gestes appropriés pour favoriser son apprentissage.

La pédagogie Freinet Célestin Freinet a mis au point une pédagogie originale, basée sur l’expression libre des enfants : texte libre, dessin libre, correspondance interscolaire, imprimerie et journal étudiant, etc., à laquelle son nom est resté attaché : la pédagogie Freinet qui se perpétue de nos jours. Cependant, il faut signaler que la pédagogie Freinet contemporaine est très influencée par le courant de la pédagogie institutionnelle, qui insiste sur le rôle de la parole et du débat, quand Célestin Freinet pensait avant tout en termes d’organisation du travail et de coopération.

La pédagogie archetypale L’archetypal pedagogy, ou la pédagogie archétypale, est une pédagogie basée sur la psychologie analytique développée par Carl Gustav Jung (1875 - 1961). Née dans les années 60, l’archetypal pedagogy, a était finalement mise en théorie principalement par Clifford Mayes dans le champs des sciences de l’éducation dans les 2000. Un Docteur et Professeur en sciences de l’éducation à la Brigham Young University. Département des sciences de l’éducation. Elle s’est développée a partir des idées de C.G.JUNG sur l’éducation.

« Notre problème éducatif souffre en somme de ne viser unilatéralement que l’enfant qu’il faut élever et de négliger aussi unilatéralement le fait que les éducateurs adultes n’ont pas été eux-mêmes éduqués. Après avoir terminé le cycle de ses études, chacun a l’impression d’en avoir fini avec l’éducation, d’être, en un mot, un adulte. Il ne peut certes en être autrement ; il faut qu’il soit fermement persuadé de sa compétence pour pouvoir affronter la lutte pour l’existence. Le doute et le sentiment d’incertitude le paralyseraient et l’entraveraient, ils enfouiraient la foi si nécessaire en sa propre autorité et le rendraient inapte à l’exercice de sa profession. On veut l’entendre dire qu’il connaît son affaire et qu’il en est sûr, et non qu’il doute de lui-même et de sa compétence. Le spécialiste est condamné de façon absolue à la compétence. Personne ne peut développer la « personnalité » qui n’en a pas lui-même. Et ce n’est pas l’enfant, c’est uniquement l’adulte qui peut atteindre à la personnalité comme fruit mûr d’une activité de vie orientée vers ce but. Car dans l’accès à la personnalité, il n’y a rien moins que le déploiement le meilleur possible de la totalité d’un être unique et particulier. On ne saurait prévoir le nombre infini de conditions qu’il faut remplir pour cela. Toute une vie humaine avec ses aspects biologique, social et psychique y est nécessaire. La personnalité, c’est la suprême réalisation des caractéristiques innées de l’être vivant particulier. La personnalité, c’est l’action du plus grand courage de vivre, de l’affirmation absolue de l’existant individuel et de l’adaptation la plus parfaite au donné universel avec la plus grande liberté possible de décision personnelle. Elever quelqu’un en vue de cela me semble n’être pas une petite affaire. C’est sans doute la tâche la plus haute que se soit donnée le monde moderne de l’esprit. [3] »

La pédagogie basée sur les concepts de socio-constructivisme et de motivation Le socio-constructivisme repose sur l’idée selon laquelle l’acquisition de connaissances durables est favorisée par la prise en compte du champ social dans laquelle elle est située. Cette théorie a été développée par Lev Vygotski en s’appuyant sur le constructivisme de Piaget. En un autre sens, toutefois, on peut dire que Lev Vygotski, par exemple dans Pensée et langage (Chapitres 2 & 4 en particulier) propose une critique de la pensée piagétienne. Il cherche à montrer en effet que certaines acquisitions (de façon exemplaire : celle du langage) résultent du croisement de deux lignes de développement. L’une correspond bien à ce que décrit le développementalisme de Piaget : un individu s’adapte à un changement en s’accomodant à cette nouveauté (accommodation) d’une manière qui introduit des différences dans les schémas cognitifs dont il était auparavant porteur (assimilation). La seconde, elle, est de nature différente : elle consiste, selon Lev Vygotski, en l’influence positive que des individus plus âgés ou plus expérimentés (aînés, adultes, moniteurs, etc) exercent sur l’individu en cours de formation. Cette seconde voie de l’apprentissage consiste dans les effets des pressions sociales et culturelles, extérieures et, par exemple, scolaires, sur le développement individuel. La motivation à l’acquisition des connaissances est démultipliée par le fait d’avoir à gérer des relations sociales : rapports conflictuels, par exemple, dont la résolution va de pair avec la résolution du problème cognitif. Ainsi, le fait d’avoir à confronter les points de vue entre deux personnes qui partent de conceptions a priori opposées favorise l’émergence d’un processus de négociation au plan cognitif, mais aussi relationnel, et à l’issue de ce processus, les acteurs du conflit s’approprient véritablement une solution élaborée en commun. La motivation sociale apparaît, donc comme un puissant stimulant de la motivation cognitive.

La pédagogie basée sur le concept d’apprentissage par problèmes

Dans l’apprentissage par problèmes (APP) (en anglais problem-based learning), les apprenants, regroupés par équipes, travaillent ensemble à résoudre un problème généralement proposé par l’enseignant, problème pour lequel ils n’ont reçu aucune formation particulière, de façon à faire des apprentissages de contenu et à développer des compétences de résolution de problèmes. La tâche de l’équipe est habituellement d’expliquer les phénomènes sous-jacents au problème et de tenter de le résoudre dans un processus non linéaire. La démarche est guidée par l’enseignant qui joue un rôle de facilitateur ou médiateur.

Le rôle du document dans l’enseignement s’est peu à peu transformé, du simple support d’information pour les professeurs, il est devenu vecteur du savoir pour les élèves. La pédagogie documentaire s’est construite avec l’institution progressive des Centres de Documentation et d’information dans les établissements scolaires et le développement des techniques de communication.


Voir en ligne : Extrait d’un article de Wikipedia, l’encyclopédie libre.