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Petit historique des courants pédagogiques

jeudi 22 avril 2021, par phil

- Toutes les théories pédagogiques, modélisant plus ou moins l’acte d’enseigner, qui se succédèrent au fil du temps, furent toutes issues de valeurs fondées sur une philosophie particulière. Chaque théorie est étayée sur une idée que l’on se fait de l’humain, de sa place dans l’univers, de son humanisation. La question des finalités fait de l’éducation une affaire de philosophes. La plupart des grands professeurs de Sciences de l’Éducation furent des philosophes avant d’œuvrer dans des départements universitaires encore récents. Les réponses données aux questionnements sur les finalités de l’éducation relèvent toujours de la philosophie. Qui doit enseigner ? A qui doit-on enseigner ? Que faut-il enseigner ? Comment faut-il enseigner ? C’est une théorie de l’humain, une vision de la personne humaine qui donne réponse à ces interrogations fondamentales.

- Ce sont les sophistes qui posent, les premiers, ces questions au Ve siècle avant JC dans la Grèce Antique. Ils sont "professeurs de sagesse" et apprennent aux jeunes gens à se conformer aux règles sociales par la maîtrise de soi. Platon préfère le développement d’une affirmation de soi, conformément à la force de la nature. Pour Platon comme pour Aristote, toute éducation vise à obtenir l’harmonie du corps et de l’âme de l’individu. On parvient à cet équilibre sous l’autorité de la raison. Il s’agit de sortir l’enfant de sa violence individuelle, socialement inadaptée, à la maîtrise de soi sans laquelle il ne peut se développer de vie sociale. C’est une opération de socialisation gouvernée par l’État. Socrate est un enseignant qui n’a rien écrit mais dont on sait qu’il développa (470-399 av. JC.) une méthode pédagogique : la maïeutique ou l’art d’accoucher. Socrate voyait en cette art le meilleur moyen de révéler à l’élève l’être véritable qui est en lui. La maïeutique est aujourd’hui devenue une technique d’enseignement suscitant chez l’apprenant la mobilisation de savoirs précédemment enseignés, de représentations personnelles liées à des choses apprises au préalable, ou la réflexion de l’élève. Le professeur fait ainsi naître dans l’esprit des élèves des réponses par des interrogations habiles. Socrate disait : "Je suis fils d’une accoucheuse (...) j’exerce le même art..." (Théétète 149a) "Mon art de maïeutique a mêmes attributions générales que le leur (celui des accoucheuses) la différence est qu’il délivre les hommes et non les femmes et que c’est les âmes qu’il surveille en leur travail d’enfantement, non point les corps"(150b) "(...) le fait est pourtant clair qu’ils (ceux qui viennent à mon commerce) n’ont jamais rien appris de moi et qu’eux seuls ont, dans leur propre sein, conçu cette richesse de beaux pensers qu’ils découvrent et mettent au jour. De leur délivrance, par contre, le dieu et moi sommes les auteurs" (150d) "Le disciple saura donc sans avoir eu de maître, grâce à de simples interrogations, ayant retrouvé de lui-même en lui la science" (Mémon 85d)

- Au Moyen Age, influencé par un christianisme qui dicte qu’apprendre c’est finalement retrouver Dieu en nous grâce à la maîtrise du langage. L’éducation médiévale s’avère donc une pratique sans théorie. Il sera développé l’enseignement magistral et verbal où apprendre sera avant tout retenir après avoir appris par cœur...

- Au XVIe siècle, la représentation de l’univers fut bouleversée. C’est la Renaissance. On pense l’univers en terme d’infini. On redéfinie la place de l’Homme et par conséquence son éducation. Même s’il reste imprégné de religion, le savoir transmis est repris en grande partie aux source s de l’Antiquité. C’est le même mouvement que dans les Arts, l’architecture ou la peinture . A noter, le savoir fonde sa vérité dans l’expérience, la preuve ou la démonstration. Non plus sur l’argument d’autorité. C’est l’époque des projets humanistes utopiques : avec Thomas More et son île "Utopie" (1516) où l’éducation est douce, persuasive, ouverte aux arts et sciences mais aussi aux loisirs ; avec le "Gargantua" de Rabelais (1534) boulimique de connaissances ; avec, enfin, Campanella et la "Cité du Soleil" (1602) qui souligne que l’éducation ne doit entraver le désir d’apprendre de tout un chacun. Les projets éducatifs d’alors sont éminemment modernes Sont promues les méthodes actives, l’alternance d’activité intellectuelle et d’activité physique, les conversations et les voyages...

- Afin de réduire les contradictions auxquelles la pédagogie est confrontée, les imaginaires de Comenius (Le Labyrinthe du Monde), Rousseau, ou du socialiste Illitch (Une société sans école) ont contribué à proposer d’autres modèles éducatifs qualifiables d’utopiques. Le dernier avatar est celui de Neill avec son école de Summerhill où il a mis en œuvre une pédagogie fondée sur le "self government", exempte de tout interdit. Une réponse opératoire en terme pédagogique de la théorie psychanalytique de Freud qui concluait à l’impossibilité de l’éducation.

- Pour Erasme, on peut résumer sa pensée dans la formule paraphrasant Simone de Beauvoir : "on ne devient pas homme, on le devient" . L’éducabilité définit complètement l’essence de l’espèce humaine. Il s’associe à Montaigne pour dénoncer la violence et la brutalité comme principe éducatif à l’égard des enfants. Ils prônent le recours au précepteur. Le développement du corps leur paraît aussi important que celui de l’esprit et de l’âme. Le précepteur doit constamment veiller à la qualité de la relation nécessaire avec son élève pour une éducation efficiente. Pour Erasme "la justesse de l’expression fait la justesse de la pensée". Il vise le développement d’êtres capables de jugement. Il défend un enseignement basé sur la rhétorique et dénonce avec Montaigne la scolastique médiévale fondée sur la terreur et l’exigence de civilité.

- Comenius (1592-1670) fut à la fois un directeur d’école et un philosophe de l’éducation. L’école est "son atelier d’humanité" dont le projet est de "faire l’union et le bonheur de tous". Son école fut son terrain d’étude, son laboratoire de recherches théoriques. Sa pensée sur la finalité de l’éducation est liée à la métaphysique et au religieux marquée par un fort optimisme que l’on retrouve dans sa méthode systématique et universelle exerçant les "sens (...) puis la mémoire, ensuite l’intellect, enfin le jugement". Il fait une large place à l’autonomie de l’élève, préconise l’aide mutuelle entre élèves, développe une formation des maîtres axée sur la connaissance du développement cognitif de l’enfant et la juste correspondance entre son mode d’appréhension du monde et l’ordre des connaissances que l’on se propose d’enseigner : une question qui est toujours d’actualité !! Précurseur, il souhaitait une école ouverte à tous (garçons, filles, pauvres, riches, esprits doués ou faibles...) car nécessaire à l’humanisation de tous. Il posa ainsi les bases théoriques d’un enseignement universel et méthodique.

- Au XVIIe siècle, il apparaît un véritable souci de formation des maîtres avec les jésuites et Jean-Baptiste de la Salle, il s’agit de faire partager à tous les bonnes recettes pédagogiques des maîtres chevronnés. D’où l’extraordinaire succès que les collèges des Jésuites connaîtront. Dès le XVe siècle, on passera de l’enseignement en face à face à un enseignement simultané entraînant la répartition des élèves par niveau, la définition d’une progression, l’institution d’emploi du temps et de récréation. Le français remplacera le latin. Cependant, les filles doivent aller dans des établissements différents où est développé un apprentissage des tâches domestiques. On prépare les filles à devenir des femmes agréables à leurs maris capables d’élever chrétiennement leurs enfants. Nous sommes loin de tous projets de parité homme-femme. La théorie implicite est que les femmes ne doivent pas égaler les hommes.

- De tous les ouvrages pédagogiques écrits pendant le siècle des Lumières (XVIIIe siècle) l’Emile de Rousseau (1762) exercera une influence majeure pour l’avenir de l’éducation. Il demeure une référence incontournable pour la pédagogie moderne. C’est livre qui n’est pas dogmatique mais qui cherche à développer de bonnes idées chez le lecteur qui n’aura qu’à adapter les principes proposés selon l’environnement et les circonstances particuliers. L’éducation d’Emile a pour objectif de former un homme libre, agent d’une société meilleure. Rousseau assume toutes les contradictions de son projet en développant la notion d’anticipation. Sa méthode est de prévoir et organiser des situations éducatives en fonction du but qu’on se propose. En outre, l’Emile suggère l’amour et le respect des enfants ; promeut une meilleure connaissance du développement de l’enfant. Il propose de faire de l’apprenant le centre de la pédagogie, de recourir à l’expérience concrète, de développer la curiosité d’apprendre et le désir d’une autoformation (l’apprendre par soi-même), prendre en compte la sensibilité, le travail manuel et l’exercice physique.

- Deux pédagogues expérimentèrent l’ idée "grande" de l’Emile : Pestalozzi (1746-1827) et Fröbel (1782-1852), le disciple du premier. Pestalozzi fonda quatre écoles en Suisse. Son institut d’Yverdon devint entre 1805 et 1825 le laboratoire pédagogique de l’Europe. Sa méthode avait pour but d’éduquer la tête, le coeur et la main. Les apprentissages passent par les sens et s’ancrent dans le vécu enfantin à chaque stade de son développement. L’enfant doit participer activement aux activités d’apprentissage et ainsi élaborer par lui-même sa propre autonomie. Une très sérieuse et complète formation des maîtres est indispensable. Son disciple Fröbel fonda plusieurs écoles en Allemagne et en Suisse. Le jeu est au centre de sa pédagogie. Les activités ludiques permettent la structuration cognitive de l’enfant. Il créa aussi les premiers jardins d’enfant ( les Kindergarten) avec un matériel pédagogique spécifiquement adapté pour instruire l’enfant sur le monde et ses propres capacités.

- Les socialistes Fourier, Saint-Simon, Proudhon donnèrent une place prépondérante à l’éducation dans leurs systèmes. Leurs idées se font l’écho de l’Emile de Rousseau. Il s’agit d’une éducation dite globale comprenant celle du corps, des mains avec des "classes-ateliers" dont "l’action productrice est à la fois formative et économiquement utile". Pour Fourier, si éduquer c’est suivre et savoir gérer les passions, s’il fait grandement confiance aux capacités de l’enfant, sa pédagogie s’avère paradoxalement sans souplesse...

- La pédagogie participa à l’avènement de la pensée positive (le positivisme) dans un siècle où la raison était une valeur absolue. Le développement des nouvelles disciplines ; la psychologie de l’enfant et la sociologie ; donnera un soubassement scientifique à la pédagogie. On pense alors qu’il convient d’enseigner à tous le minimum indispensable afin de rendre chacun capable de penser par lui-même. Le XIXe siècle fut passionné d’éducation et crut en l’école comme libératrice. C’est ainsi que purent apparaître les lois scolaires de Jules Ferry à la fin du siècle.

- L’aspect institutionnel et pédagogique évolua beaucoup entre 1800 et 1880. Œuvre de charité ou école confessionnelle, l’instruction devint progressivement une mission de l’état, un service public offert et réglementé par l’état. Plusieurs lois scolaires jalonnèrent la fin du siècle. L’école primaire tient une place majeure : il faut alphabétiser tous les petits français. On assiste aussi au développement de l’enseignement supérieur. La scolarisation des filles rattrape peu à peu celle des garçons. L’école maternelle (jusqu’alors dite "salle d’asile") est intégré au nouvel édifice scolaire avec une pédagogie spécifique. On abandonne à l’école élémentaire l’enseignement individuel encore pratiqué au profit de l’enseignement simultané avec des enfants partagés en classes recevant tous ensemble la leçon du maître. C’est 1868 qu’apparaîtra une progression logique dans les programmes scolaires entre les trois sections de l’école élémentaire. L’enseignement conjoint de la lecture et de l’écriture se généralisera à partir de 1850. A la même époque, l’apprentissage de la lecture se modifie. On abandonne l’ancienne méthode de l’épellation pour une appellation phonétique des consonnes et la décomposition des mots en syllabes à partir de phrases simples. Des manuels de lecture sont introduits dans les classes.

- A partir de 1880, tous les textes officiels préconisent une "pédagogie nouvelle", à l’encontre d’un enseignement fondé sur la mémoire et les exercices réglés. On dénonce un apprentissage mécanique dont on dénonce le caractère stérile. On souhaite développer l’observation et la réflexion. On vise une culture générale plutôt que des connaissances spéciales. La dissertation et l’explication de texte apparaissent, l’enseignement des langues anciennes subsiste. La réforme de 1902 structure l’enseignement secondaire pour près de soixante-dix ans.

- Le début du XXe siècle est marqué par un nouvel et fort intérêt de la psychologie pour le développement de l’enfant. Une psychologie du développement qui influencera les objectifs et méthodes d’éducation. La psychologie s’intéresse au développement de l’intelligence. On étudie l’enfant débile ou retardé pour mieux comprendre le fonctionnement des autres enfants. A Paris, Binet (1857-1911) est le fondateur de la psychopédagogie et de la recherche pédagogique, de la docimologie et avec Simon, des tests d’intelligence qui sont utilisés dans les classes de perfectionnement pour les enfants inadaptés. Claparède, médecin et biologiste suisse est le créateur en 1912 de l’Institut J.J. Rousseau, un institut de sciences de l’éducation, tenant de l’ "éducation fonctionnelle" centrée sur les intérêts de l’enfant à chaque étape de son développement. L’activité ludique y est importante.

- Jean Piaget (1896-1980), biologiste et psychologue suisse et Henri Wallon (1879-1962), docteur en médecine, philosophe marxiste et psychologue de l’enfant. Ce dernier avec le physicien Langevin s’attacheront à un projet de réforme de l’Education en France, à la Libération. La psychologie descriptive et génétique participeront à ce projet, ils observeront et décriront les stades de développement avec rigueur selon la méthode expérimentale.

- Pour Piaget, les méthodes pédagogiques peuvent favoriser le développement de l’enfant. Il convient qu’elles s’ajustent aux capacités d’assimilation propres à chaque stade d’élaboration des structures cognitives. Pour Wallon le développement enfantin repose sur le biologique (maturation du système nerveux) et le social ( lié à l’environnement physique et humain). L’éducation doit offrir à l’enfant une stimulation à l’apprendre, associer l’affectif-le technique et l’intellectuel, d’accepter ce qui appartient au conflit et aux crises qui sont formateurs. Wallon inclut dans sa réflexion pédagogique une dimension philosophique et politique.

- John Dewey (1859-1952) fut le fondateur et le directeur de l’Ecole-Laboratoire de l’Université de Chicago. Il eut une influence capitale sur le mouvement de "l’éducation nouvelle". Il lie sa théorie éducative à la démocratisation des sociétés. L’école doit être un modèle de vie associative, elle doit former des citoyens responsables et éclairés. La pédagogie employée doit être fondée sur l’intérêt de l’élève, son activité lui permettant une continuelle reconstruction de l’expérience au milieu d’une vie communautaire.

- Une vraie révolution pédagogique s’organise dans les deux premiers tiers du XXe siècle ; un vrai mouvement d’idées et expérimentations très diverses.

- Sous les différentes appellation que sont : éducation nouvelle, école nouvelle, école active, on retrouve une même réalité : affirmation de la globalité de l’être humain fait d’intelligence, d’affectivité et d’activité. La fragmentation, la séparation, le verbalisme de l’école traditionnelle sont remis en cause par l’école nouvelle qui sera un ensemble de communautés de vie où les élèves feront l’apprentissage de la vie sociale et professionnelle, civique. La pédagogie mobilise l’activité de l’enfant centrée sur ses intérêts en réaction contre l’école magistrale et assise qui considère l’élève comme un seul réceptif, un "vase à remplir". Tous les pédagogues de ces mouvements s’intéressèrent de très près à la psychologie de l’enfant, et plus particulièrement aux enfants déficients mentaux avant d’appliquer leurs principes pédagogiques aux enfants normaux.

- L’innovation pédagogique est alors bouillonnante. L’histoire retient des personnalités qui défendirent des pratiques pédagogiques originales.

- Le suisse A. Ferrière (1870-1960), coordonnateur et théoricien de l’Ecole active favorise "l’élan vital spirituel" et organise l’autonomie des élèves.
- Maria Montessori (1870-1952) fut très influencée par les travaux des médecins éducateurs Itard et Séguin. Postulant que les idées sont issues des sensations reprend et perfectionne le matériel sensoriel des écoles grâce auquel l’enfant emmagasine expériences et vocabulaire.
- O. Decroly (1871-1932) défend " l’éducation par la vie pour la vie". Il souhaite que l’école s’ajuste à la réalité psychologique enfantine et satisfaire les besoins des élèves. Il promeut la pédagogie des centres d’intérêt avec une triple démarche méthodologique : "observation-expression-association" . L’accent est mis sur la globalisation nécessaire pour toute acquisition.
- R. Cousinet (1881-1973), pionnier français de l’Éducation nouvelle, préfère l’apprentissage sur l’enseignement. Il écrit : "l’éducation est l’œuvre de l’enfant". Il expérimente la méthode de travail libre par groupes. Il en fera la théorie.

- Que reste t-il de ce foisonnement pédagogique ? L’école nouvelle fut finalement davantage pourvoyeuse de méthodes pédagogiques, de techniques pour faire la classe complètement séparées de la philosophie les sous-tendant. Les techniques actives furent récupérées et introduites par les autorités scolaires dans divers pays, mais assez vite abandonnée. Les pays ne changèrent pas en effet l’esprit présidant à l’organisation et à la programmation scolaires. En France, les "classes nouvelles" et "les activités d’éveil" n’ont pas fait long feu à l’école primaire. Il reste donc des techniques, et un idéal de ces mouvements de l’école nouvelle dont la philosophie est toujours actuelle ;

- Le Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN), crée en 1922, est le plus ancien mouvement d’éducation nouvelle. Il a réuni avec Pierron, Wallon, Langevin, de nombreux chercheurs et universitaires. Le GFEN lutte pour une école démocratique offrant à chacun les moyens d’exercer sa citoyenneté, avec le postulat revendicatif : "tous capables, tous chercheurs !". Le GFEN développa une méthode pédagogique amenant les enfants à redécouvrir des notions élémentaires selon une démarche (très piagétienne) d’auto-socio-construction du savoir.

- L’ICEM est le plus connu de ces mouvements. L’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne fut créé dans les années 1930 pour fédérer et faciliter les initiatives des maîtres d’école intéressés par les méthodes Freinet. Il diffuse les outils et les techniques permettant "l ’émancipation des enfants du peuple". Les principaux vecteurs sont une pédagogie de l’expression et de la communication par l’imprimerie à l’école et la correspondance scolaire. Il s’agit d’aider les enfants à accéder aux technologies nouvelles et de les utiliser, qu’il s’agisse du magnétophone, du minitel, du fax, du micro-ordinateur et maintenant de l’internet. L’ICEM publie des documents sources essentielles de documentation avec ses fichiers auto-correctifs et ses Bibliothèques de Travail (BT).

- LE CEPI ou collectif des équipes de pédagogie institutionnelle est né en 1978 de la rencontre de psychiatres et d’instituteurs qui vont tenter d’introduire dans les zones urbaines la pédagogie Freinet issue de la campagne. En général, l’école nie le groupe, l’ignore. Le maître s’adresse à chaque enfant comme s’il était seul. Pourtant l’école constitue une société avec ses lois. Le CEPI défend l’idée que l’enseignant donc aider les élèves à apprendre à vivre avec les autres, à respecter leur existence, à écouter leurs avis, à instaurer avec eux des règles et des "institutions communes". Ces institutions correctement "construites, ritualisées, vivifiées" doivent faciliter la prise de parole et l’acte d’écrire.

- A côté de ces mouvements voulant agir ((non sans une forte résistance de l’institution scolaire !), d’autres mouvements éducatifs visèrent les activités périscolaires, avant et après l’école.

- L’OCCE (Office central de la coopération à l’école) permet de doter les classes et écoles d’une existence administrative ( coopératives de classe, finances scolaires, etc). Il défend un idéal pédagogique de formation civique et sociale des élèves afin de transformer les relations et le climat dans la classe...
- Les CEMEA (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active) proposent de faire évoluer les pratiques des enseignants vers l’éducation nouvelle et les techniques actives, avec notamment les stages de découverte du milieu...
- Les CRAP (Cercles de recherches et d’action pédagogiques) sont issus du second degré (collèges et lycées) et des théories des "classes nouvelles". Ils éditent des Cahiers pédagogiques. Leurs recherches s’élaborent actuellement autour des notions de travail en équipe, l’évaluation, la diversité des élèves dans les dimensions sociales, intellectuelles et affectives. Associés aux formations continues des professeurs du secondaire, l’idée centrale du CRAP est que l’important n’est pas que les enseignants enseignent, mais que les élèves apprennent. Pour cela, il n’y a pas une méthode donnée, une recette ou un procédé mais une constante remise en question de ses pratiques enseignantes et recherches pédagogiques où chaque praticiens est invité.