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Diotime : « Comment le corps obéit quand le cerveau lui commande quelque chose ? »

jeudi 18 novembre 2021, par phil

Le cerveau commande les mouvements des muscles. Wowomnom / Shutterstock

Valentine Bouet, Université de Caen Normandie

Cela est possible grâce à un incroyable câblage qui permet au cerveau d’être connecté au corps entier. Ce câblage permet au cerveau non seulement d’être au courant de tout ce qui se passe dans le corps (quand on touche quelque chose de chaud, de froid, quelque chose qui pique, etc.) mais aussi de commander des mouvements en commandant les muscles.

Cela a été découvert il y a environ 300 ans par des scientifiques qui étudiaient des grenouilles, et surtout un certain Luigi Galvani qui s’intéressait à la physique, à l’anatomie et à la médecine. Ses expériences ont permis de comprendre qu’il y avait dans le corps de l’électricité et que c’est grâce à cette électricité que le cerveau pouvait commander les muscles.

Illustration du laboratoire de Luigi Galvani. CNRS, Author provided

Beaucoup d’autres recherches sur le cerveau et le mouvement ont permis de comprendre comment les différentes parties de notre corps sont reliées. On sait maintenant que quand tu décides de bouger, il y a un message électrique qui part de ton cerveau et qui va descendre dans ta moelle épinière qui est un gros paquet de câbles. La moelle épinière passe au milieu de tes vertèbres, dans le dos, et transporte ce message qui va arriver comme ça jusqu’aux muscles. Quand les muscles reçoivent ce message, ils se contractent, c’est-à-dire qu’ils se raccourcissent. Comme ils sont attachés sur les os, quand ils vont se raccourcir ils vont faire bouger ces os, et donc faire des mouvements. C’est comme ça que le corps obéit, c’est le cerveau qui donne des ordres aux muscles.

Le principe est donc très simple. C’est en réalité un peu plus compliqué car le câblage n’est pas fait de fils électriques comme on a dans nos maisons pour faire allumer la lumière, mais de cellules bien vivantes qu’on appelle des neurones. En plus, il n’y a pas qu’un seul neurone entre le cerveau et le muscle mais des milliers. Enfin, il y a au moins un relais c’est-à-dire que le message qui part du cerveau va cheminer le long de plusieurs neurones puis vont ensuite transmettre ce message à d’autres neurones qu’on appelle les motoneurones (parce que ce sont des neurones moteurs), qui eux vont le transmettre aux muscles qui vont obéir. Chacun de ces relais entre neurone et motoneurone et entre motoneurone et muscle s’appelle une synapse.

Du cerveau au muscle. wikiwand.com, Author provided

Dernière chose importante, c’est la partie droite du cerveau qui commande les muscles qui sont sur la moitié gauche du corps et inversement. Il faut savoir aussi qu’avant de déclencher un mouvement le cerveau doit savoir comment sont positionnés les membres pour envoyer la bonne commande ! De plus, pendant que la commande qu’il a ordonnée se déroule, le cerveau reçoit en permanence un retour pour savoir si tout se déroule comme prévu. Ça lui permet d’ajuster en permanence la commande (un peu plus fort, un peu moins fort, un peu plus vite, un peu plus doucement, etc.). Ce retour est possible car il y a partout, éparpillés dans notre corps des millions de capteurs qui envoient au cerveau des informations sur ce qui se passe. Il y en a dans les muscles, dans les articulations, dans les tendons, dans la peau, etc.

Maintenant tu peux comprendre pourquoi on peut devenir paralysé si on a un accident qui coupe les câbles entre le cerveau et les muscles, les messages ne passent plus et le cerveau ne peut plus donner d’ordres aux muscles qui ne se contractent plus, et on ne peut plus bouger une partie de son corps. Et souvent on n’a plus de sensation non plus, les messages qui remontent ne peuvent pas passer et on ne sent plus rien. Ces câbles sont très difficiles à réparer parce que ce sont des cellules vivantes et qu’il est difficile de les forcer à se recâbler correctement, mais on y arrivera sûrement un jour, beaucoup d’équipes de scientifiques y travaillent dans le monde.< !—> The Conversationhttp://theconversation.com/republishing-guidelines —>

Valentine Bouet, Biologie, Neurosciences, Pharmacologie, Université de Caen Normandie

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.