EDUDOCS ex classedu

Accueil > INNOV CLASSE > Projet d’écriture longue d’un roman policier

Projet d’écriture longue d’un roman policier

dimanche 24 janvier 2021, par phil

Le projet d’écriture d’oeuvre longue relaté par François Tournaire (professeur des écoles, école Jean-Moulin à Clermont-Ferrand) s’est déroulé dans sa classe de CM1. Il fait suite à une appropriation du genre par des lectures individuelles d’oeuvres policières et par l’étude collective de deux romans policiers. Il s’inscrit dans une pédagogie de la lecture-écriture où les outils linguistiques sont motivés par des besoins repérés dans les déficits des premiers jets. Le maître détaille finement sa pratique, donnant ainsi des outils pour transférer la démarche d’écriture à d’autres supports.

En préalable, l’appropriation du genre littéraire Au CE2, les enfants avaient étudié quelques romans policiers pour la jeunesse, parmi lesquels : Qui a volé l’Angelico ?, Crime caramels, Pas de whisky pour Méphisto, Le Crime de Cornin Bouchon (tous de la collection « Mini souris noire », Syros). Sachant que le genre leur a plu, je décide de renforcer cette culture littéraire par l’étude d’autres ouvres, dont les élèves dégageront des constantes, voire des variantes, dans le but de mieux écrire.

Une « ronde des livres » donne l’occasion d’étudier plusieurs ouvres : Pas de pitié pour les poupées B., L’assassin habite à côté, Nono, cour de pierre, La Pêche aux caramels, Sèvres Babylone, Le Chat de Tigali, Les Doigts rouges, Le Monstre du lac noir, Qui a tué Minou-Bonbon ?, tous de la collection « Mini souris noire » (Syros). L’objectif étant une approche globale et intuitive des règles du genre, un bilan est dressé à l’issue de la ronde : les élèves présentent alors les livres et donnent leurs impressions.

Dans le cadre d’une étude plus approfondie, avec fiches de guidage, deux ouvres sont étudiées : La Villa d’en face (d’après Boileau et Narcejac, Bayard, collection « Bayard Poche ») et Un tag pour Lisa (d’après Daniel Stéphane, Casterman, collection « Dix et plus »). Les activités proposées visent bien sûr à impliquer le lecteur dans l’histoire par une alternance entre moments de lecture individuelle et moments de lecture partagée.

Les fiches de guidage aident le lecteur à comprendre comment l’auteur a géré :

l’information (énigme de départ, délit, circonstances du délit, motifs du délit, marques du suspense...), les indices (rapport avec l’énigme, répartition dans le texte, mises en réseau à la fin, fausses pistes...), les personnages (rôle, portrait, comportements, parcours, mots ou expressions pour les désigner...), le temps et l’espace, l’histoire elle-même (schéma narratif).

Elles contribuent à repérer le rôle du paratexte, les choix linguistiques de l’auteur (syntaxe, registre de langue, lexique) et la place du narrateur.

Un tableau synoptique est complété après lecture complète de l’ouvre. Il reprend, pour chaque chapitre : son titre, les marqueurs spatio-temporels, les indices, le nom et le rôle de chaque personnage, les faits marquants (actions, buts des personnages), les marques de peur et de mystère qui participent au suspense. Bien sûr, lors de chaque séance de lecture, on a résumé ce qu’on savait, on a fait des hypothèses sur l’attendu et soulevé des questions.

Le tableau synoptique permet d’avoir une vue globale de l’ouvre ; il est construit à partir de ce que les élèves ont mémorisé. Un retour au texte peut s’avérer nécessaire si la mémoire faillit ou si les réponses des élèves diffèrent. C’est une aide précieuse pour les lecteurs les moins experts et une référence pour les activités d’écriture à venir.

(...) En conclusion La valeur littéraire de notre récit policier, Drame au carnaval (PDF, 430 ko), reste modeste. Cependant, il répond à la majorité des caractéristiques du « genre ». L’intérêt que les enfants y ont porté, les progrès réalisés sont encourageants. C’est une ouvre collective dans laquelle, je l’espère, chacun, avec le consentement du groupe, aura laissé quelques traces.


Voir en ligne : Article à lire sur le site du CRDP