Savoir interroger un document historique (niveau CM)

De l’intérêt de l’histoire-récit et de la perception de ses limites

 En histoire, les programmes officiels de l’école élémentaire proposent d’étudier de grandes périodes dans l’ordre chronologique par l’usage du récit et l’observation de quelques documents patrimoniaux. Il s’agit bien sûr de s’assurer que les élèves connaîtront les personnages ou événements représentatifs de chacune des périodes. Ces repères, jalons de l’histoire nationale, forment la base d’une culture commune. Rappelons que l’histoire-récit de forme narrative (comme la bande dessinée relatant l’assassinat d’Henri IV] a toujours eu sa place à l’école élémentaire. Elle a toujours permis aux enseignants de raconter l’histoire et ainsi de capter l’attention des élèves par des récits incarnés. Loin d’être un genre à mépriser (pourtant dénoncé par l’école des Annales), elle se charge d’enseigner les repères et les héros et de dégager l’essentiel de ce qui doit être retenu. Un récit historique est un texte, parfois illustré, qui possède une structure chronologique, qui met en évidence des acteurs, qui intègre des explications répondant à une problématique en utilisant des faits historiques précis. Il n’est donc pas toujours linéaire mais articulé, hiérarchisé, argumenté et explicatif. Pour autant, la perception de l’intelligibilité de ce récit est indispensable pour s’approprier le savoir historique. La compréhension de ce récit suppose donc la capacité à utiliser un réseau conceptuel : actions, buts, motifs, agents, circonstances, interactions, issue de l’action.

 Par ailleurs, on doit former le citoyen, et pour cela, il faut encourager un rapport citoyen à l’histoire et non pas une simple relation passive à un patrimoine flou. Il n’est pas nécessaire de rompre avec l’histoire-récit, mais il faut développer aussi l’idée que la connaissance historique repose sur des recherches, processus faits d’interrogations, d’erreurs, de tâtonnements, de cheminements. Donc, les chercheurs en histoire ont parfois des points de vue complémentaires voire contradictoires.

 Proposer des situations problèmes en histoire
 II est donc utile de familiariser les élèves avec la démarche de l’historien,

 même si toute situation historique ne peut pas devenir une situation-problème.
 Pour cela, il faut proposer des documents variant les sources et les points de vue et soulevant un problème que les élèves devront résoudre (contradictions / dissonances, etc.). Le cadre de ce travail doit être précis pour permettre à l’élève de devenir chercheur

 Former le citoyen
 Par la mise en commun, une situation de recherche favorise la confrontation des points de vue, et l’enseignant peut alors amener les élèves à adopter un regard sceptique ou critique sur tout ou partie des informations relevées.

 Phases d’une séquence exemplaire :

 Caractériser le personnage historique (par exemple Henri IV) Connaissances : connaître des aspects du règne ; Compétence : être capable d’adopter une attitude réflexive. Phase 1 : Henri IV et les guerres de Religion Faire rappeler quels sont les fondements de la royauté en France. Apporter des informations complémentaires :
 La royauté est de droit divin et la loi salique s’applique. À la mort d’Henri III, assassiné, celui-ci n’ayant pas d’héritier, c’est son cousin Henri de Navarre qui lui succède.
 Elle est liée à l’église catholique : seul un roi catholique peut régner. Henri IV, protestant, se convertit (« Paris vaut bien une messe ». Préciser qu’Henri IV fut d’abord roi de Navarre avant d’être roi de France, qu’il est le premier souverain de la branche dite des Bourbon de la dynastie capétienne. Installer les repères historiques, ; donner des explications supplémentaires (se documenter et lire une histoire de France, au préalable est nécessaire)
 Faire lire silencieusement un document paragraphe après paragraphe, interroger, relancer...
 Inviter les élèves à observer l’iconographie, faire décrire ce que l’on voit et laisser des émotions s’exprimer sur le contenu et les intentions du peintre ou du photographe...
 Conduire des synthèses régulières des connaissances abordées avec les élèves en vue d’une rédaction collective de ce que l’on peut retenir sur le règne de Henri IV

 LIEN AVEC LE SOCLE DE CONNAISSANCES ET COMPÉTENCES :
 Connaissances : connaître des aspects du règne ;
 Compétence : être capable d’adopter une attitude réflexive.

 OBJECTIFS NOTIONNELS :

 Comprendre les caractéristiques du règne d’Henri IV, les conséquences du régicide ; construire des faits historiques et en appréhender la dimension symbolique et légendaire. Repères historiques : Les Temps modernes : catholiques et protestants : les guerres de Religion ; le règne d’Henri IV.

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Post-Scriptum
D’après les fiches pédagogiques de Bayard Eduaction www.bayardeducation.com